Une thérapie est un processus contrairement à une technique qui participe à ce processus et vise à le faciliter. On peut trivialement faire une métaphore par rapport au bricolage : si on veux assembler les différentes pièces d’une étagère on a besoin d’un tournevis ; le tournevis est un outil tandis que l’assemblage de l’étagère est un processus qui nécessite un outil (le tournevis) mais aussi des vis, des planches et une main pour visser. Une thérapie intègre d’ailleurs souvent plusieurs techniques (outils) au cours du processus, chacune ayant ses spécificités.

Une pratique thérapeutique centrée sur une technique permet principalement de traiter un problème précis, un symptôme (une phobie, de l’anxiété suite à un choc tel qu’un deuil ou un accident de voiture, etc…). Dans le cas de problèmes diffus, complexes (difficulté à trouver sa place, manque d’estime de soi, problèmes répétitifs liés à un schéma dysfonctionnel, troubles relationnels, etc…), un accompagnement centré sur le processus sera plus adapté car plus complet : il intègre des compétences relatives au fonctionnement psychique, est en général plus long ce qui permet de mieux intégrer les prises de conscience et la relation entre le patient et le thérapeute y occupe davantage de place ce qui a son importance quand on sait que les troubles complexes s’enracinent la plupart du temps dans une problématique relationnelle avec les premières figures d’attachement dans l’enfance. Des études montrent que les techniques représentent environ 15% de la réussite d’une thérapie*, 40% étant liés aux caractéristiques du patient (son histoire, ses blessures, ses ressources, sa personnalité, ses mécanismes défensifs, son implication dans la thérapie…) et 30% à la relation entre le patient et le thérapeute mais le tout étant plus que la somme des parties, elles permettent d’accélérer le processus de transformation.

L’EFT, l’hypnose, la relaxation, la méditation sont des techniques thérapeutiques. La thérapie psycho-corporelle est, comme son nom l’indique, une thérapie. Inspirée du yoga, de la méditation et de l’hypnose, la sophrologie quant à elle propose un ensemble de techniques mais sa dimension existentielle et la répétition vivantielle c’est à dire sa pratique régulière dans la vie quotidienne qui fait partie de la méthode la font pencher du côté de la thérapie bien qu’elle ne travaille pas directement sur les blessures. Disons qu’elle se situe entre technique thérapeutique et thérapie, tout dépend de la manière dont on l’utilise.

Nelly-Ad. Rozier

*Etude de Lambert, 1986 (a démontré la supériorité des facteurs relationnels aux techniques)