Que sont les réflexes primitifs ?

Nous ne naissons pas vierges mais dotés de programmes innés qui nous permettent de (sur)vivre le temps d’acquérir les apprentissages nécessaires pour vivre c’est-à-dire fonctionner de manière fluide, avec toutes nos capacités, aux niveaux corporel, émotionnel et intellectuel. Ces programmes innés que testent les pédiatres pour savoir s’ils sont bien en place s’appellent « réflexes primitifs ». Ces réflexes sont les premiers mouvements du corps, mouvements involontaires en réaction à des stimuli spécifiques ; ils apparaissent dès la 5ème semaine in utero. Après leur apparition, chacun de ces réflexes a une phase d’activation plus ou moins longue, puis d’intégration avant l’âge de un an pour la plupart, qui formera la base des réflexes posturaux.

La bonne intégration des réflexes primitifs joue un rôle essentiel pour avoir une bonne posture, s’équilibrer, se coordonner, se protéger, avoir confiance en soi, se sentir en sécurité, être organisé, stable, se centrer, se concentrer, bien communiquer. A l’inverse, mal intégrés car pas/peu développés ou persistants après leur réactivation pour gérer un stress, ils peuvent être source de nombreux problèmes. Les enfants ou les adultes qui rencontrent des difficultés d’apprentissage et/ou relationnelles présentent très souvent des réflexes primitifs non intégrés. Un travail d’intégration par des mouvements corporels doux effectués en rythme sera alors nécessaire. Ces mouvements permettent de reconstruire les fondations qui ont manqué ou qui se sont déréglées pour développer ou retrouver la sécurité intérieure ainsi que les capacités posturales, comportementales et intellectuelles nécessaires pour bien fonctionner au quotidien.

Comment ça marche ?

A la naissance, le cerveau du bébé n’est pas mature. Toutes ses parties sont en place, mais elles ne sont pas encore connectées. La maturation du cerveau va s’effectuer tout au long de la première année de vie : de nouvelles connexions neuronales vont se créer et se multiplier. C’est grâce aux mouvements réflexes du corps que les fibres nerveuses vont pouvoir se développer et former un réseau de communication entre toutes les parties du système nerveux (réseau neuronal). En stimulant tous les sens du bébé soit en le berçant, le touchant, le câlinant et en le laissant bouger librement, les personnes qui prennent soin de lui (parents, nourrice,…) vont lui permettre d’effectuer ces mouvements et d’intégrer ainsi ses réflexes primitifs les uns après les autres. Ceci s’inscrit dans le processus naturel du développement psycho-moteur.

Par ailleurs, sous stress, nous avons tendance à retourner à nos premiers modèles de mouvements soit à nos réflexes primitifs. Ceux-ci font en quelque sorte office de « pilote automatique » nous permettant de continuer à « fonctionner » malgré la charge émotionnelle qui nous assaille. S’ils manquent car non développés pendant la petite enfance ou persistent après leur activation pour gérer le stress, cela crée un «parasitage» dans le corps et engendre des comportements réactifs inadéquats compromettant l’apprentissage ou la façon de réagir. Leur intégration est donc cruciale car elle nous protège et nous aide à fonctionner de manière adéquate dans les situations de stress.

En résumé, les réflexes primitifs sont la source des difficultés d’apprentissage et de ce « noyau dur » comportemental qui persiste malgré un profond travail sur soi. Leur bonne intégration permet la circulation fluide des informations dans l’ensemble du corps via un réseau neuronal suffisamment développé procurant ainsi une disponibilité posturale, intellectuelle, un état de sécurité intérieure et une meilleure gestion du stress.

Ces 15 dernières années, des techniques corporelles permettant de réaliser cette intégration à tout âge ont été mises au point par des professionnels de l’éducation et de la santé.

Le programme de RMT (Rhythmic Movement Training) avec lequel je travaille fait partie de ces techniques.

L’intégration des réflexes primitifs est utile pour les troubles suivants :

  • Agitation, hyperactivité
  • Troubles de l’attention et de la concentration
  • Tensions continuelles dans différentes parties du corps
  • Mauvaise coordination corporelle
  • Mauvaise régulation des émotions (colère, timidité excessive,…)
  • Blocages, inhibition
  • Comportements impulsifs
  • Hypersensibilité
  • Manque de sécurité intérieure
  • Manque de confiance en soi…
Le travail  d’intégration des réflexes archaïques ne se substitue pas à un traitement médical ni à un suivi psychothérapeutique ; c’est une pratique complémentaire.